La société civile sud-africaine, avertie de l’existence des armes et anxieuse qu’elles puissent être mises à profit pour anéantir les forces démocratiques au lendemain des élections controversées au Zimbabwe, a alors entrepris un certain nombre d’actions pour empêcher que les armes ne soient déchargées. La société civile a entre autre obtenu que soit émise une ordonnance visant à interdire le déchargement et le transfert de la cargaison d’armes, décision suite à laquelle le navire a quitté Durban afin d’essayer de trouver un autre port en Afrique australe.
Mais les sociétés civiles au Mozambique, en Namibie et en Angola ont également manifesté contre le déchargement et le transfert de la cargaison. Le navire, finalement autorisé à se mettre à quai à Luanda, n’a pas été autorisé à décharger les armes et a du rentrer en Chine, avec toujours à son bord sa cargaison indésirable.
Le Zimbabwe a alors fait la déclaration peu crédible que la cargaison était arrivée à bon port. Dans un cas comme dans l’autre, cela n’a rien changé. La campagne a été considérée comme un succès retentissant. Cet épisode est devenu un point de ralliement pour une mobilisation coordonnée de la société civile à l’échelle de la région. Des facteurs tels que le rôle stratégique des médias, la bonne utilisation des partenariats régionaux et de la coopération internationale, et que le navire constituait un point de ralliement tangible se sont avérés fondamentaux pour la réussite de la mobilisation. Et le contexte géopolitique au sens plus large, le fait que les dirigeants de la région étaient considérés comme prêts à faciliter activement l’anarchie au Zimbabwe et n’adoptant pas de position de principe en faveur de la non intervention, a contribué à alimenter le scandale et à l’impact de la campagne.
Perspectives de la gouvernance sont occasionnelles qui nous l’espérons, contribuera à une conversation plus robuste sur la nature de la gouvernance en Afrique défis.