Élections et Risque d’Instabilité en Afrique: Favoriser Des Processus Électoraux Légitimes

Image: Flickr, UNAMID/Albert Gonzalez Farran
Image: Flickr, UNAMID/Albert Gonzalez Farran

Alors que les élections se sont généralisées et banalisées en Afrique depuis vingt ans, plusieurs exemples récents ont montré qu’elles pouvaient aussi cristalliser les tensions et être source de violence (Kenya, Côte d’Ivoire, Zimbabwe), sans favoriser une légitimation du pouvoir.

En Afrique, l’enjeu de l’accès aux ressources procuré par la victoire électorale est prépondérant. Par conséquent, les élections font l’objet d’une compétition aigüe et représentent un moment critique pour des régimes politiques fragiles.

La question du partage du pouvoir et des ressources qui lui sont associées est donc fondamentale pour limiter le risque d’instabilité lié aux élections. Elle nécessite un dialogue politique à tous les niveaux et élargi aux acteurs de la société civile. La question des élections n’est en effet pas seulement technique et doit être comprise en fonction des enjeux de pouvoir qui s’y jouent.

Outre l’appropriation des élections par l’ensemble des acteurs qui y participent, l’existence d’une administration électorale crédible et reconnue par tous est un facteur essentiel de réduction des risques de tensions. Cependant, dans de nombreux pays d’Afrique, les organes de gestion des élections ne disposent pas des capacités suffisantes pour remplir leurs fonctions et assoir leur indépendance. Dans ce contexte, la crédibilité des élections nécessite des dispositifs d’observation légitimes, le plus souvent impulsés localement par les organisations de la société civile.

Enfin, une priorité doit être accordée à la prévention de la violence électorale, à travers des mécanismes d’alerte et des dispositifs de médiation inclusifs. La gestion pluri-acteurs des conflits, associant différents types d’acteurs et favorisant une prise en compte de la diversité sociale, constitue une approche fondamentale de la pacification des processus électoraux.

This paper is also available in English.

The views expressed in this publication/article are those of the author/s and do not necessarily reflect the views of the South African Institute of International Affairs (SAIIA).

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